jem est à twadogs.
il est rentré, barbie.
il n'a pas prévenu, évidemment.

tu n'es pas choquée, pas même déçue, en fait. tu t'y attendais. pourquoi t'aurait-il prévenue de toute façon ? ce n'était pas comme si vous aviez gardé contact au fil des années. ce n'était pas comme si tu demandais des nouvelles à sa sœur beaucoup trop régulièrement. ce n'était pas comme si vous aviez un secret en commun. ce n'était pas comme si vous vous étiez embrassés avant qu'il ne parte. ce n'était pas comme si vous partagiez ce deuxième secret. ce n'était si tu l'avais a t t e n d u.
non, ce n'est pas comme ça.

la nuit a été courte. le cerveau aussi mousseux que l'écume, tu t'es noyée dans la marée de pensées ravageuses. tu t'es demandé ce que tu allais faire, dire quand tu le reverrais. et quand tu le reverrais. l'idée d'attendre que vos chemins se croisent par hasard t'a caressé l'esprit mais tu sais que la patience n'est pas ton fort quand tu désires quelque chose. non pas que tu désires encore jem hales. non. nope. no way. (( mensonge )) auquel tu tentes de te convaincre, barbie. t'en veux pas de ces sentiments. t'en veux pas de james hales, de son sourire stupide, de ses yeux bleus dans lesquels, selon tes souvenirs, tu pourrais plonger pendant des années.
t'en veux pas de ce palpitant affolé à la simple mention de son surnom.

alors tu vas le voir aujourd'hui, barbie. tu n'es pas trop certaine de pourquoi mais c'est trop pour toi de savoir qu'il est là, dans la même ville. quinn t'a donné son adresse. sans elle, t'aurais jamais su qu'il était de retour. et tu sais pas trop si tu aurais préféré ne pas savoir, continuer ta vie sans te douter une seule seconde de sa présence. parce que t'as espéré tellement longtemps qu'il reviendrait, barbie. t'as attendu un message, une lettre, un signe, n'importe quoi. qui n'est jamais arrivé. puis la vie a repris son cours.
jem est passé au second plan
mais toujours dans un coin de ta tête.

t'as attendu en tournant en rond dans ton salon une heure assez décente pour aller le voir. t'as préparé un million de phrases et de situations différentes dans ton imaginaire. la détentue où tu lui dis salut comme si vous ne vous étiez jamais quittés ; l'énervée où tu lui demandes pourquoi il ne t'a jamais donné de nouvelles ; la folle où tu te ramènes en trench coat et en sous-vêtements ; et tant d'autres encore ...

le trajet est passé beaucoup trop vite, t'as pas eu le temps de réfléchir et te voilà devant sa porte. tu te sens nerveuse, barbie, et tu ne sais même pas pourquoi. les mains sont moites, l'estomac est noué, la gorge est sèche. tu soupires. tu cherches le courage de frapper.
une seconde,
deux secondes,
trois secondes, ...

les secondes qui s'allongent,
te paraissent des heures.
et puis enfin,
la porte s'ouvre.

t'as pensé à pleins de choses, barbie. l'esprit a carburé toute la nuit jusqu'au petit matin et pourtant, tu ne t'attendais pas à ça. une blonde en face de toi. le sourire qui fait surface comme réflexe machinal. ah. euh ... bonjour ? tu laisses tes yeux glisser vers le chiffre à côté de la porte. oui, barbie, tu es à la bonne adresse. quinn a dû se tromper, c'est pas possible. la femme en face de toi, tu ne la connais pas. tu penses même ne l'avoir jamais croisée en ville. okay, définitivement une erreur.
abort mission, barbie, abort.
je venais voir un ami mais visiblement, je me suis trompée d'adresse, je pense. tu ris de ta bêtise pour la forme
(( mais en vrai, ça ne te fait pas du tout rire, barbie ))